lundi 15 avril 2013

Triumph Speed Triple

Du café racer au roadster


Dans sa version originelle, la Speed Triple est un pur café racer.


S'engouffrant en 1994 dans la brèche ouverte l'année précédente par Ducati avec sa 900 Mostro, Triumph provoqua avec sa Speed triple une onde choc durable dans le paysage motocycliste européen.
Vingt ans après le chant du cygne incarné par la Trident, le constructeur britannique dévoilait clairement avec elle sa volonté de reprendre les rênes de sa destinée là où il les avait laissés.
Entre la basique Trident «  nouvelle génération », les sportives GT Sprint et Trophy et les sportives pures et dures Daytona et Super 3, la gamme du renouveau de l'an 1992 ne lançait guère de contre offensive en direction de l'industrie japonaise que sur le front des standards.
En ôtant à la Daytona un rapport de boite et son carénage, Triumph renchérissait délibérément sur le mode roadster dans la plus pure tradition café-racer des années soixante.
Tout dans la Speed triple des débuts, incarne le pur plaisir de la moto: son dépouillement qui ajoute à l'agressivité de son look, son gros trois cylindres en ligne qui brille par son couple (8,3 mkg à 6500 trs), son châssis saint commun, comme le bloc moteur, à l'ensemble de la gamme...
En prime, la Speed Triple ne se contente pas de « singer » l'esprit Mostro; elle le dépasse par ses capacités de voyageuses.
La presse de l'époque ne reconnait plus ce constructeur qui, vingt ans plus tôt, s'était montré incapable d'anticiper les évolutions de son marché: le voici à présent parfaitement capable, à partir de des mêmes bases moteur et châssis, de produire des motos parmi les plus séduisantes du marché.
Et ce n'est qu'un début car trois ans plus tard seulement, la Speed Triple bénéficiera d'une refonte totale qui consacrera la mutation du café-racer T 301 en roadster pur et dur, façon T 509 avec son cadre treillis en tubes d'aluminium. Celui-ci conservera le moteur trois cylindres de 885 cc jusqu'en 1999, c'est-à-dire jusque l'adoption du bloc 955 plus souple, mais auquel on a reproché d'avoir perdu un peu du charme des bas régimes.

Et le café racer devint roadster...



Ses points forts: Le point fort de la Speed Triple est assurément dans les sensations distillées par le trois-cylindres. Il est aussi musclé dans ses accélération qu'il peut se montrer doux en conduite enroulée.
Cette mécanique extra qui plus est, coule le parfait amour avec une partie cycle aussi rigide que précise tant et si bien que l'ensemble brille par sa compacité et sa légèreté.
Ajoutez à cela une position de conduite naturelle et un look qui souligne le fort caractère de la monture. N'est-ce pas la définition même d'une monture de caractère?

Ses points faibles: La mutation progressive du café-racer originel en roadster pur et dur s'accompagne de quelques points de détails qui empiètent sur ses capacités initiales de voyageuse.
La selle est un tantinet dure; le duo à proscrire et l'affirmation du caractère confine à l'exclusif. Le revers de la médaille...

A l'usage: Pas de soucis avec ce bloc moteur: il est robuste.
A noter: certain modèles à monobras de l'année 2002 ont été rappelés pour un défaut de roulement de roue arrière.
Quant aux problèmes signalés sur d'autres modèles de la gamme Triumph (roue libre de démarreurs sur les millésimes antérieurs à 1993 et fissures de carters sur certaines Daytona en 96), non seulement ils ont été réglés depuis mais de surcroit, ils ont épargné la Speed Triple.

Tableau d'entretien: Vidange, des bougies, des filtres à huile et à air tous les 10000 km. Réglage du jeu aux soupapes tous les 20000 km.

(Sources: Moto Journal spécial essais 1995 et 2003; hors série Occasion/fiabilité mars 2003.)

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